C’est quoi le M&A ?
Le M&A, ou Mergers and Acquisitions (fusions-acquisitions), a toujours été perçu comme un secteur prestigieux, élitiste et particulièrement attractif pour les diplômés issus des meilleures écoles de commerce, d’ingénieurs ou d’universités. Cependant, depuis quelques années, l’essor des réseaux sociaux et de nouveaux médias a largement contribué à renforcer sa notoriété. De plus en plus d’étudiants […]

Le M&A, ou Mergers and Acquisitions (fusions-acquisitions), a toujours été perçu comme un secteur prestigieux, élitiste et particulièrement attractif pour les diplômés issus des meilleures écoles de commerce, d’ingénieurs ou d’universités.
Cependant, depuis quelques années, l’essor des réseaux sociaux et de nouveaux médias a largement contribué à renforcer sa notoriété. De plus en plus d’étudiants se tournent vers cette voie, parfois sans réellement comprendre le métier, d’où la nécessité d’apporter une clarification.
Il faut tout d’abord comprendre que le secteur du M&A repose sur trois grandes facettes : la cession, l’acquisition et la fusion.
- La cession consiste pour une entreprise ou un actionnaire à vendre tout ou partie de ses parts ou de ses activités. Elle peut répondre à différents objectifs : recentrage stratégique, besoin de liquidités, transmission…
- L’acquisition correspond au rachat d’une entreprise par une autre. L’objectif est souvent de croître rapidement, d’élargir sa gamme de produits ou services, de pénétrer un nouveau marché ou encore de bénéficier de synergies.
- La fusion intervient lorsque deux entreprises décident de s’unir pour ne former qu’une seule entité. Cette opération vise généralement à combiner leurs forces, optimiser leurs ressources et renforcer leur positionnement concurrentiel.
Pour accompagner une fusion, une acquisition ou une cession, les entreprises font généralement appel à des banques d’affaires ou à des boutiques M&A. Leur rôle est d’assister les dirigeants tout au long du processus : valorisation de l’entreprise, recherche d’acquéreurs ou de cibles potentielles, négociation, structuration financière et juridique, jusqu’à la finalisation de l’opération.
Ces acteurs interviennent sur différents segments de marché, principalement définis par la taille et la valeur des entreprises concernées :
- Le small cap : il regroupe les opérations concernant les petites entreprises, souvent des PME ou des start-up, avec des valorisations généralement inférieures à 50 millions d’euros.
- Le mid cap : il concerne des entreprises de taille intermédiaire, avec des valorisations situées entre environ 50 et 500 millions d’euros.
- Le large cap : il regroupe les très grandes opérations, souvent supérieures à 500 millions voire plusieurs milliards d’euros.
Les avantages du métier
- La rémunération : Probablement le critère numéro un qui attire les étudiants ou les professionnels en reconversion vers le M&A. En effet, les salaires proposés – notamment dans les grandes banques d’affaires – sont particulièrement élevés par rapport à la moyenne du marché pour des profils juniors. Les bonus annuels peuvent également représenter une part importante de la rémunération, ce qui rend le métier encore plus attractif.
- Le réseau : Travailler en M&A permet de côtoyer des dirigeants, des investisseurs et des fonds d’investissement de haut niveau. Chaque mission est l’occasion de développer un réseau professionnel solide, qui pourra s’avérer précieux pour la suite de la carrière, que ce soit en finance ou en entrepreneuriat.
- La diversité des missions : Contrairement à l’image parfois réductrice d’un travail uniquement technique, le M&A offre une grande variété de tâches : analyses financières, modélisations, études sectorielles, due diligence, négociation, rédaction de documents stratégiques… Chaque opération est unique, ce qui rend le quotidien à la fois stimulant et formateur.
Le revers de la médaille
- Les conditions de travail : La contrepartie de la rémunération et du prestige reste des horaires particulièrement exigeants. Les semaines de 70 à 90 heures ne sont pas rares, avec des soirées tardives et parfois des week-ends travaillés. Cette intensité peut impacter la vie personnelle et la santé sur le long terme.
- La pression constante : Les deals impliquent des montants importants et des enjeux stratégiques majeurs pour les entreprises clientes. Les équipes M&A évoluent donc dans un environnement très compétitif, où l’exigence de précision et de réactivité est permanente.
- Une courbe d’apprentissage abrupte : Les jeunes analystes doivent rapidement monter en compétences sur des sujets complexes, avec peu de marge d’erreur. Cela demande une forte résilience et une capacité d’adaptation continue.
Il est donc essentiel de prendre en compte l’ensemble de ces éléments avant de s’orienter vers le M&A. Choisir cette voie doit résulter d’une véritable réflexion et d’un projet de carrière construit, et non d’une décision motivée uniquement par l’image prestigieuse ou la reconnaissance sociale associée au secteur.