Les écarts entre les théories économiques et la réalité
Introduction L’économie, en tant que pratique, est apparue il y a des milliers d’années, avec les premières transactions commerciales liées à l’agriculture, bien avant l’émergence des théories qui y sont associées. À partir du XVe siècle, les réflexions sur les mécanismes économiques ont commencé à voir le jour, notamment grâce à l’école de Salamanque en […]

Introduction
L’économie, en tant que pratique, est apparue il y a des milliers d’années, avec les premières transactions commerciales liées à l’agriculture, bien avant l’émergence des théories qui y sont associées. À partir du XVe siècle, les réflexions sur les mécanismes économiques ont commencé à voir le jour, notamment grâce à l’école de Salamanque en Espagne. Ensuite, vers le XVIIIe siècle, le pionnier Adam Smith a repensé l’économie politique moderne telle que nous la connaissons aujourd’hui.
En prenant en considération des changements majeurs tels que l’avancée exponentielle de la technologie au cours des 100 dernières années et le réchauffement climatique, devenu un sujet majeur au cours des 30 dernières années, ces théories économiques classiques sont-elles toujours adaptées aux réalités contemporaines, ou bien sont-elles devenues obsolètes ?
Pour répondre à cette question, cet article examine deux théories économiques importantes : la courbe de Phillips et la théorie keynésienne. Ces concepts seront analysés à travers des événements récents pour observer leur impact et leur utilité dans un monde en rapide mutation.
La courbe de Phillips
La courbe de Phillips, développée dans les années 1950 par William Phillips en un week-end, observe la relation inverse entre le taux de chômage et le taux d’inflation. Plus le taux de chômage est élevé, plus le taux d’inflation est bas. Cette relation a longtemps servi de référence pour les économistes à travers le monde.
Cette théorie est facilement observable grâce aux données, mais il arrive que, durant certaines périodes, ces données ne confirment pas cette relation. Par exemple, depuis le début de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, nous avons observé une hausse de l’inflation sans que celle-ci ne réduise le taux de chômage.
Par conséquent, bien que la courbe de Phillips soit utile en période de prospérité économique, elle montre ses limites dans des périodes marquées par des imprévus.
La théorie de Keynes
La théorie de John Maynard Keynes, élaborée au XXᵉ siècle, repose sur l’idée que l’intervention de l’État peut stabiliser l’économie en agissant sur deux politiques : la politique fiscale et la politique monétaire.
Keynes affirmait que ces outils pouvaient permettre d’atteindre le plein emploi et de maintenir une inflation stable. Cette approche a été largement adoptée dans des contextes de crise, comme la Grande Dépression ou, plus récemment, la pandémie de Covid-19.
Cependant, la pandémie a également révélé des tensions entre les politiques fiscales des gouvernements et les politiques monétaires des banques centrales. Par exemple, dans de nombreux pays, les gouvernements injectaient massivement des fonds pour soutenir les ménages et les entreprises, tandis que les banques centrales tentaient simultanément de freiner l’inflation en augmentant les taux d’intérêt. Cette discordance a parfois aggravé les déséquilibres économiques à court terme, rendant difficile une coordination efficace entre ces deux types d’intervention.
Ainsi, bien que la théorie keynésienne ait prouvé son utilité dans certaines situations, son application dans un monde globalisé et interconnecté nécessite une révision pour mieux intégrer les interactions complexes entre les acteurs économiques.
Conclusion
Pour que des théories élaborées il y a des décennies puissent être utilisées dans un monde en constante évolution, les économistes doivent les revoir et les adapter afin qu’elles deviennent plus appropriées à la complexité de notre environnement. Par conséquent, des approches plus flexibles, capables de mieux s’adapter aux limites planétaires actuelles, sont indispensables. L’économie doit continuer d’évoluer pour pouvoir faire face aux défis de demain.
Alexander Dewar